Il ne savait peut-être pas qu’il avait affaire à un photographe professionnel. Du coup, je me suis un peu lâché sur les clichés.

Aussi, je m’excuse par avance auprès de tous ceux qui n’ont que 2 petites heures devant eux pour revivre ces moments de glisse.

Bref, et au menu du jour, le rocher des enclaves qui culmine à 2465m.

Avec un rendez-vous à 6.45, toute la petite troupe (petite si l’on veut car nous étions tout de même 12) s’élance à l’assaut de cette montagne enneigée, ensoleillée et vierge de toute trace. Bon, ça c’est dans nos rêves car, une fois sur place, on se rend bien vite

compte que de neige il n’en reste pas beaucoup, que le soleil joue à cache cache avec nos nerfs et que nos devrons attendre novembre prochain pour retrouver trace de neiges vierges.

Qu’à cela ne tienne, nous nous élançons tels des guerriers les bâtons entre les dents à l’assaut du sommet. Faute de neige, nous avons du sable. Le foehn ayant en effet soufflé sur le rocher des enclaves, il reste une couche de sable de couleur jaune-orange à la surface de ce qui reste de neige. Tels des bédouins tout droit sortis du désert du WaddiRum, nous suivons donc les traces de Cédric et Daniel. Cédric n’est d’ailleurs pas sans nous rappeler Lawrence d’Arabie avec son chèche sur la tête.

Certains commencent même à voir des mirages. Personnellement, je vois des pylônes EDF de partout.

Le gros point positif de la journée est que nous nous rendons tous compte qu’il sera inutile de patienter au somment afin d’attendre que

la neige décaille un peu. En effet, et avec une température de 11° au départ de la course, ce qui reste de neige-sable est déjà transformé et nous rappelle le gros sel que nous mettons dans la préparation des pâtes.  Avec un rythme de 400 mètres à l’heure pour une caravane de 12 personnes, Daniel nous fait remarquer que nous pouvons facilement postuler pour balader les touristes à dos de chameau dans n’importe quel désert de la planète.

Nous arrivons au sommet après 3 heures d’effort entrecoupés de petites pauses. Lesoleil n’est toujours pas décidé à faire surface. C’est même le brouillard qui nous incite à redescendre un peu pour notre frugal repas….

Oui, bon, ok, de frugal, il n’y aura que le nom. En fait, c’est à une véritable orgie alimentaire à laquelle nous assistons encore une fois. Chacun ayant apporté sa petite (grosse) pierre à l’édifice de la nouvelle règle selon laquelle « si tu ne redescends pas avec une crise de foie, tu n’es pas un vrai montagnard ». Comme le dirais le défunt Jacques Martin « tout le monde à gagné ».