Tour des glaciers de la Vanoise 12-14 juillet 2014
…14 juillet… C’est un lundi ! Donc week-end de trois jours ! Là, pas le choix… Faut sortir !!! Et nous v’la lancés dans l’aventure… « coûte que coûte » !
Samedi:
7h30 : rassemblement de la troupe : Audrey, Claire, Jessica et Julian.
Point météo de spécialistes : « y caille, y flotte, mais bon, juste quelques averses éparses qu’ils disent ».
Au-delà de la pluie incessante, notre arrivée sur le parking des Bouquetins à Pralognan fut célébrée par quelques coups de tonnerres. La journée s’annonce prometteuse. Passage en mode étanche pour protéger le casse-croûte de 3 jours, puis départ sous la flotte : mode viking engagé ! Et pour Audrey, découverte de la mode Viking-baggy… future splitboardeuse, on croise les doigts !
Le constat après 30 minutes de marche est dramatique : une des gore-tex du groupe « colle »… Jess, CQFD !! Nous devons agir : par chance le vêtement technique ultime de pluie, surgit d’un des sacs : le poncho bleu poubelle.
Poursuivant ainsi notre quête vers le col d’Aussois, nous atteignons notre premier objectif : l’Alpage de Ritord, et son excellent Beaufort, fortement recommandé par-delà les frontières de la Vanoise. Et oui, bien manger c’est important. Première pause déjeuner du week-end, dans un cadre très sympathique et au sec !
Sacs lestés par 1,7kg de fromage nous gambadons dans les lacets pierreux, traversant les gués, ramassant des cailloux ; pour atteindre les premiers névés, fraîchement blanchis. Notre chef de course prend alors les choses en main, les marches seront faites par Julian, jusqu’au Col d’Aussois, avec quelques flash-back sur les excellentes sorties de ski de randonnée, tant les conditions étaient semblables.
Juste le temps d’un selfie au panneau, petite pause Bora-Bora, et c’est parti pour la descente au refuge. Contre toute attente les figures n’ont pas tardé : Audrey dans son style inimitable nous offre encore quelques belles pirouettes. Pas de photos pour le dossier, car d’habitude c’est un autre bleu qui est sous les feux des projecteurs !
Nous arrivons au refuge, fatigués, mais ravis par les beaux paysages traversés, et accueillis par 2 marmottons (les bébés marmottes… et oui !). Tout juste le temps de la bière salutaire, de visiter l’étage réservé GUMS du refuge, de jeter nos sacs dans le dortoir et c’est l’appel pour le dîner… déjà 18h30 ! Nous rejoignons la salle commune, psychologiquement prêts à manger des légumes. Mais là, à notre grande surprise, un silence solennel précédait un concerto en fa mineur de… pipo ! La fatigue n’aidant pas, un fou rire communicatif initié par Audrey emporta la table des cancres du fond de la classe… mémorable ! Nous avons ainsi pu faire la connaissance de Justine, Solène et Norman, que nous reverrons très certainement. Le spectacle continua après manger par le one-man-show du gardien, basé sur un florilège de perles contées avec humour et en patois local.
21h30, extinction des feux au loft GUMS, heureux d’être ensemble sur nos 70 cm de matelas respectifs.
Dimanche:
Réveil à 6h52, on a gagné 22 minutes ! Grasse mat’, quoi !
Point météo de spécialistes : « y caille, on y voit rien, mais bon, y’aura sûrement des fenêtres ».
Le programme du jour sera un sentier en balcon avec vue sur la Maurienne. Enfin… en théorie !
Très vite le refuge de l’Arpont est donné à 5h de marche. On a donc bien le temps d’envoyer notre fin limier explorer les champs de champignons à travers la pampa. Mais le 3e panneau « Refuge de l’Arpont – 5h » après 2h de randonnée nous fait douter de la véracité des informations disponibles.
Dans le doute, l’opération commando s’initie : on mange sur le pouce accroché à un rocher après avoir traversé un champ de crottes pour laisser passer les « touristes » en toute discrétion. Seul impératif : ne pas se la coller ! Un peu de poésie dans ce monde de brutes, l’edelweiss du chemin, et les fleurs multicolores parsemant les pâturages.
Nous rejoignons Christophe notre référent en Vanoise, l’incollable du gypaète (n.m) et de l’étagne (n.f), en provenance de Termignon. Nous soulignons encore une fois sa patience : seulement 2 heures d’attente pour entre-apercevoir les guirly dans le brouillard.
Quelques heures plus tard, le moral passe en mode « plus d’espoir », la randonnée devient interminable. Une halte est proposée mais pour abréger nos souffrances : pas de pauses ! …même pas pu manger à notre faim, tout fout le camp…
Arrivés !!
Anecdote « c’est pas sorcier » : c’est testé, une gore-tex peut sécher dans un sac plastique.
Mais ne perdons pas de temps : à la bière et au Beaufort. Il est déjà 16h ! « Hey vous n’auriez pas un sac poubelle pour les croûtes de fromage ? » (Si, on a un poncho)
Enfin rassasiés, nous pouvons enchaîner sur la découverte des dortoirs tout confort mais surtout, clou de l’après-midi, sur la douche Viking !
Encore à table nous partageons notre pitence aromatisée cannelle avec nos nouveaux compagnons de randonnées et futurs Gumistes retrouvés au refuge. Nous finissons la journée très enthousiastes, bâtissant nos projets du lendemain et nos prochains brevets de kayak gonflable à déposer illico presto à l’INPI.
Lundi:
Réveil à 6h28. Le petit dej’ étant à 06h30, on est large ! Objectif du matin : pieds dans les chaussures mouillées à 7h30, pour départ de l’excursion au lac d’Arpont, sous la houlette de Christophe.
Point météo de spécialistes : « y caille, on y voit encore mé rien, mais c’est pas grave on est ensemble ! ».
Au sortir du refuge, un sentiment d’humidité générale nous envahit, à l’aube de cette troisième journée de pluie tropicale un peu fraiche. Petit raidillon dans le pierrier, histoire de faire chauffer la mécanique en douceur. On dit qu’avec un peu d’imagination, ce coin-là s’apparente à un « Jardin d’Eden » par temps ensoleillé…
On atteint rapidement les premiers névés bordants le lac. Mais traverser un névé peut aussi être technique. Nous découvrons ainsi la conversion en chaussures de rando, vouant comme toujours une confiance aveugle en notre tutrice de ski de randonnée. Car nos premières conversions avec plantage de ski et chutes et tout et tout, ont été généreusement offertes par Jess, sur les 3 ou 4 premières sorties. (cf CR Roc des tours, photos « Roc des Tours Aravis (15) », pour le lien http://www.gumsannecy.fr/2014/01/aiguille-verte-en-roc-des-tours/)
Arrivée au lac dans une ambiance rendue mystérieuse par la couleur de l’eau, la langue du glacier, les nappes de neige, et biensûr notre fog qui colle aux bask’. A ce qu’il paraît, la température de l’eau est inférieure à 5°C… t’es pas cap !! Et hop ! Mode Viking pour le passage de gué !
Mais toutes les bonnes choses ont une fin, l’interlude s’achève et nous repartons pour la dernière étape du périple avec récré ramasse pour les heureux porteurs de bâtons. Sur le chemin, la fenêtre tant espérée s’ouvre éparsement, et le brouillard « on voit pas à 5m ! » nous quitte définitivement. Ah les chanceux : vue sur Glacier et Dôme de Chasseforêt, Mont Pelve, mais surtout découverte de la palourde la plus grande du monde.
Déjà midi… la pause s’impose. Tels cinq gros bouquetins nous dégotons le spot : le caillou isolé au pied d’une belle cascade, qui supportera saucissons aux girolles, aux noisettes, Beaufort, Tomette, chocolat, et… salade de betteraves (?).
La fin de la rando est proche… les pattes fatiguent… le soutien des bouquetins en haie d’honneur sur le chemin nous réchauffe le cœur. Ah non, ils sont juste en plein milieu !! Petite photo, passage furtif, ça serait dommage de se faire charger.
Le panorama est exceptionnel, le Vallon de la Leisse et ses couleurs nous étonnent, ainsi que les flancs de la vallée menant au Col de la Vanoise. Petit shooting photo et dernier béco à une marmotte bien dodue et bien curieuse, et nous entamons la redescente sur Pralognan. La boucle est bouclée…
Une bien belle aventure, et de beaux moments partagés, perdus dans cette belle Vanoise. Et pour les paysages qui ont voulu rester dans la brume, ben on reviendra ! Ne serait-ce que pour enfin « voir » la Grande Casse. Même si d’un point de vue de bleu non initié, la Grande Casse ressemble vachement à la Grande Motte, sommet plutôt dégagé durant l’aventure…
Un grand merci à Julian et Jess pour l’organisation et l’orchestration du périple ; et spéciale dédicace à Stéphanie pour le consulting et le bon plan Beaufort.
— Claire et Julian
Bravo les loulous pour ce CR plein d’humour !!!
Pour ceux que ça interesserait, le tour des glaciers de la vanoise, c’est à peu près 60 kms, 26h de marche, 3800 m de dénivelé positif et 1900 m de dénivelé négatif le dernier jour. A bon entendeur salut !!!
Merci à vous pour ce beau we.
joli !
Il y a quelques photos vraiment incroyables (notamment la DSCF4559)
chic une photo de marmotte j’adore!! je retiens que l’essentiel c’est d’être ensemble et de partager un joli moment en montagne!! même si le temps fait plutôt la tête!! vous avez raison!! on ira ou on reviendra!!!! bravo et merci pour ce commentaire et ces images
Merci à vous pour le bon bout de Beaufort, affiné durant ces 3 jours dans la Vanoise. Depuis il a déjà pris une bonne claque! Belles photos, et bravo pour ce beau tour…. Faudra y retourner quand il fait beau car c’est bien aussi !
Excellent ce compte rendu de sortie qui me paraît tout à fait réaliste !
Notre traversée de l’aiguille du lendemain s’est terminée au resto a Pralognan, mode affames cherchent pizza pour continuer le chemin jusqu’à Annecy. Bien gazeux cette arête…Norman faisait pas le malin entre les deux poulettes 😉
En tout cas, merci pour l’apéro. Vous avez bien travaillé pour le gums, on va venir boire l’apéro avec vous à la rentrée !!!!:)
Salut les loulous,
Bravo pour le super week end même si le temps était capricieux…
A très bientôt
Bonsoir les courageux !
Il fallait en vouloir pour la faire cette rando avec la neige fraichement tombée et les prévisions météo, mais à priori vous en avez bien profité quand même.
C’est impressionnant à quel point la marmotte se laisse approcher : vous lui avez donné du Beaufort, ou du cake au spéculos ? 😉
Je constate que ça chambre toujours autant dans les comptes rendus.
C’est surement aussi pour ça que c’est si plaisant à lire 😉
A+
Freddy