WE du 14/5 – Objectif : Dôme des Ecrins !
Et voilà ! Chose promise chose due !
Vous connaissez tous les petites habitudes de la bande à Claire, Julian, Xav & Co : la majeure partie des conversations lors d’une rando à ski se résume à attribuer des points, influencer, négocier qui fera la compte rendu. Clément, le jeunot du groupe avait l’air déjà en mauvaise posture à 10h du mat’ le premier jour…. La fleur de l’âge, l’inexpérience, la fougue de ses 21 ans et demi sans doute…
Etant le doyen du groupe (si si… a 34 ans…. Les boules…) je me suis ainsi lancé : « les gars, si on fait le sommet ce weekend, promis je ferai le CR !! »
Mais revenons un peu plut tôt dans notre périple : samedi après-midi, on se retrouve pour le covoiturage. Objectif : dormir au chalet du pré de Madame Carle le soir, qui est pile poil au début de la rando, littéralement au parking. La route est longue (4h30), avec quelques bouchons en plus, avec pour objectif d’arriver avant 19h pour le service du diner, les conversations tournent autour du bon repas qui nous attend.
On arrive à 18h50, prêts à prendre l’apééééroooo !!! On se pose à table, le gérant nous sert un petit kir….. Ma foi, pourquoi pas pour le premier verre !! « vas-y Xav !! Va chercher tes cacahue…… quoi ??? pourquoi il ramène la salade le gérant ?? p’tet qu’il l’a posée là en attendant…. » Où en étais-je ? ah oui !! « vas-y Xav !! Va chercher tes cacahue…… quoi ??? , pourquoi il ramène déjà le plat de pâtes le gérant ?? » bon ben…. apéro écourté, kir cul sec, et on enchaine avec le plat principal. Difficile de soutirer du rab. On se regarde à la fin du repas, avec le ventre qui réclame encore… a plus de 55€ la nuitée, et 5€ la bouteille d’eau, alors que le chalet est à 2km max du 1er village, ca fait cher payé. Bref, on sait où nous n’irons pas la prochaine fois.
Le lendemain, cap vers le refuge des Ecrins, un bon 1200m de déniv, dont 400 avec les skis sur le dos. Pas mécontent de mettre les spatules aux pieds après 1h de marche avec les chaussures de ski.
On continue la montée vers le refuge, sous un bon soleil, et pas trop de vent, ca tire sur la pipette.
Sur le glacier, on passe pas loin d’une crevasse. Il est midi, on a du temps…. Allez hop : manip de mouflage ! je suis sur la cordée de Luc, il se jette dans la crevasse…. Oh put***, il est lourd le cochon !
Après un heure de manip, et un casse-croute, on repart tranquillement vers le refuge.
On passe l’aprem au refuge, jeux de cartes, lecture de cartes, et une bonne bière pour les efforts de la journée. Le refuge sera quasi complet ce soir-là. On se régale avec le repas du soir, qui est bien bon, et y’a du rab !! Ce qui nous permet d’en rajouter une couche sur le repas de la veille bien trop frugal. Une petite dose de potion magique (génep’), et couchés à 20h.
Lundi matin, debout à 3h45, le temps d’un petit dej, et on se prépare pour ZE défi du jour : le dôme des Ecrins.
On est plutôt efficace pour se préparer, et on est prêt à l’heure prévue. Le refuge étant perché à 60-70m au-dessus du glacier, la plupart des cordées redescendent pour retrouver le chemin classique sur le glacier.
Notre fine équipe avait repéré la veille un passage au-dessus du refuge, qui permettait de rejoindre le glacier sans trop redescendre. C’est l’option retenue.
Il faut donc traverser une pente plutôt raide sur les carres sur quelques centaines de mètres, à la frontale sous les étoiles. Sensations garanties ! tu voulais faire du ski alpi ?? t’es servi ! ah tu fais pas le malin à traverser une pente raide avec une neige dure avec 1 mètre de champ de vision, en évitent les cailloux qui dépassent, hein ??
Finalement, ca passe !! pfiouuuu… ca, c’est fait ! et ca valait le coup, on a gagné pas mal de temps sur les colonies de cordées bien derrière désormais.
On remonte tout le glacier, puis on attaque enfin la partie essentielle de la montée vers le dôme.
Briefing de Xav : pas mal de séracs au-dessus de nous, alors les gars, on ne s’arrête pas. Y’a 700m de déniv à faire sans s’arrêter pour limiter les risques ! allez, c’est parti. Notre groupe progresse à un rythme régulier et pas dégueu !
On arrive à 3800m, les séracs sont derrière nous, l’altitude commence à faire des siennes, on ralentit le rythme, et on reprend son souffle un peu plus souvent. La neige ressemble à du sucre en poudre, ce qui rend la progression un peu plus délicate.
Altitude 3950m, à 60m du sommet !! et une rimaye avec un petit pont de neige à passer, les 6 ou 8 personnes devant nous y vont avec les skis. Xav, en encadrant vigilant, décide de nous assurer. Il essaie tant bien que mal de visser une broche dans la glace, mais ca ne tient pas. OK, plan B : on met les crampons. Ca passe !
Reste les derniers mètres à faire, et le vent au sommet est costaud ! Ca y est, au sommet, 4015m J il est 9h, pile poil dans les temps ! Le temps d’une petite photo et de mettre les skis, on ne tarde pas à redescendre, ne serait-ce que pour se mettre à l’abri du vent.
La descente, aaahhh la descente… la neige est pas trop mal, un peu trafollée, mais rien de méchant. On prend son pied, dans un décor de séracs, et un soleil radieux. What else ??
En quelques dizaines de minutes, on rejoint le glacier blanc sans difficulté particulière. Il y a juste ce qu’il faut de pente pour descendre sans pousser sur les bâtons ! Juste avant de quitter le glacier, on fait la pause casse-croute, il est 10h. on profite du décor et du soleil, avec le sentiment de satisfaction après avoir décroché un 4000 à ski .
On repart pour les derniers 200m de ski dans une neige transformée, et on rejoint la partie déneigée de la rando. Ski sur le dos, et on finit tout ca rapidement.
Le temps de prendre un pot à Ailefroide, et nous voilà repartis sur la route, avec un sentiment de devoir accompli, et d’un bon goût de « faudra revenir dans le coin, y’a de quoi se faire plaisir… »
Matt
deux mots, Bravo et Magnifique!