Publié le 5 mars 2022 par Alexandre F.

Cette histoire commence un samedi matin de fin février à 5h30… heure à laquelle il est pour beaucoup plus acceptable de revenir de soirée que de partir en randonnée. Alex, Bertrand, Quentin et moi nous retrouvons donc dans mon Berlingo, sur fond de commentaires sur l’invasion de l’Ukraine et sur le caractère des femmes de Maurienne.

 

Arrivés au parking aux alentours de 7h, nous attaquons rapidement la première partie de notre course en mi-neige, mi-cailloux. Alex prend la tête et installe un rythme dit ‘de sénateur’ qui nous permettra d’encaisser les 1700m de dénivelé de la journée. Les premières lumières viennent coiffer le sommet des montagnes, alors que nous entrons tranquillement dans la Combe du Merlet. Notre guide nous apprend qu’en Maurienne, il faut faire du trajet pour aller chercher les pentes… ainsi nous traversons la Combe sur un plat plus que bienvenu, sous le regard des bouquetins et autres chamois perchés dans les rochers au-dessus de nous.

 

Notre premier col nous attend après 2,5h environ. Fin connaisseur de l’endroit, Alex nous emmène à rebours de l’itinéraire classique qui passe par le Col du Merlet, le Col du Bacheux puis le Col de la Lavoire. Il espère y trouver une neige ignorée du soleil en face Nord de la Lavoire…

 

Il nous conseille d’emblée d’atteler nos couteaux, car la neige se durcit visiblement dans la pente. Pour moi qui ai relativement peu d’expérience en ski de rando et pour qui les conversions sont parfois approximatives, ceux-ci me permettent de monter sans trop de difficulté. C’est Bertrand qui est à la trace et qui presse l’allure. Arrivés au col, la vue est somptueuse sur toute la chaine du Mont-Blanc. Nous ne tardons pas à dépeauter et à nous élancer dans cette fameuse face Nord, qui nous offre, comme espéré, quelques minutes de pure glisse poudrée ! Et s’il nous reste encore plusieurs heures de labeur devant nous, nous savons déjà qu’elles en valaient largement la peine.

 

« Qui dit froid aux dents, dit skieur content »

 

Environ 100m plus bas et tout grisés par notre descente, nous voilà à repeauter en direction du Col du Bacheux. La remontée passe plus vite que je ne l’aurais imaginée, et à ma grande surprise mes jambes tiennent encore le coup. Il m’en faudra pour l’épisode qui va suivre …

 

En haut du col, nous nous rendons bien compte que la descente sera bien moins agréable que la précédente. La neige est vitrifiée et la pente bien raide. Bertrand se lance et enchaine les virages serrés avec aisance. Je le suis en imaginant, à tort, pouvoir descendre en dérapage. Passés une dizaine de mètres mon ski droit dérape et je me retiens à un rocher qui émerge à ma gauche. Il ne me faut pas longtemps pour comprendre que je ne vais pas y arriver. Une chute à cet endroit ne serait pas dramatique mais compliquée à gérer. Alex s’empresse alors de me venir en aide en me taillant des marches et en m’aidant à chausser mes crampons, tandis que Quentin travaille les marches un peu plus bas. Les skis sur le dos, je désescalade alors la pente calmement, pour enfin rejoindre le reste des troupes au soleil. Mission sauvetage réussie !

 

Nous repartons ensuite en direction du Col du Merlet, notre dernière étape. Heureusement pour mes cuisses, la remontée est assez courte… mes conversions deviennent pénibles ! Enfin arrivés en haut, nous voilà perchés au vent, fiers de notre bambée et tout aussi impatients de dévorer notre casse-croute bien mérité. Nous dévalons la pente jusqu’à trouver un rocher accueillant et abrité du vent pour nous ressourcer sous le grand bleu rayonnant. Le reste de notre parcours se déroule gaiement, la neige devient printanière sous nos skis et nous emmène sans encombre jusqu’à notre carrosse.

 

Quelques bières et un patron de bar bien bourru plus tard, nous voilà repartis par chez nous, pas peu contents de notre journée !

Lola

 

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