Tête d’Auferrand avec rencontre rapprochée — 19/03/2016

Publié le 23 mars 2016 par Stéphanie L.

Une leçon de free-ride en video :

…. mais voici toute l’histoire contée par Diego :

Nouvelle sortie, et à nouveau un rital au hasard se retrouve avec ce fardeau insoutenable du compte-rendu — je rigole 🙂 Mais cette fois-là j’ai rien fait pour le meriter, pas tombé, pas ouvert une porte de chalet pour me retrouver dans un sauna naturiste, etc.

Il est vendredi soir, perm’ deserte car un troupeau de gumistes part le lendemain pour le Queyras. Thom et moi on s’échange des coups d’œil désespérés: « mais nous, on aimerait quand-même sortir… ». Heureusement Saint Cédrik est à l’écoute: « On pourrait faire la Tête d’Auferrand », et Jacques fait écho avec des grands yeux: « Ahhhh, c’est sympa ça! Il y a toute une combe étroite et isolée! On a l’impression d’être loin du monde! ». Or dites-moi si ça ne donne pas envie d’y aller.

Pour le lendemain on se donne RV aux Romains, horaire de depart 7h. Moi comme d’hab j’interprète ça comme l’horaire de depart de chez moi… On est cinq chanceux: Marion (qui pour la course a renoncé à du banal ski de piste: bravo! o piuttosto: brava!), Clément, Thomas, Diego et St. Cédrik. Il fait grand beau et on est vite au Grand-Bo, on gare entre le village et le Col de la Colombière, où la route est interrompue par la neige (~1500m).

On chausse, on atteint le col de la Colombière avec un peu de monde qui monte aussi. Puis tout le monde continue à gauche, vers la Balafrasse & Co. Nous non, nous on tire à droite 😉 vers les chalets d’Aufferand (oui, deux f et une r). Après il y a une longue traversée direction SE, en gardant la Tête d’Auferrand (oui, une f et deux r) à notre droite, jusqu’à arriver à un fond de vallon d’où on monte jusqu’à la Combe des Fours.

Pourquoi un tel luxe de détails? Parce que la merveille, c’est par là! Il s’agit d’une combe cachée, fameusement pas très connue. De cette combe, à travers une montée raide orientée W puis NW, on peut atteindre la Pointe de Grande Combe et celle d’Almet. Difficile de retenir Thom, Clément et Diego, qui y vont. On ne voit de loin que deux autres qui montent, et deux qui descendent — décidément, endroit pas trop frequenté. Neige bien conservée vue l’orientation, assez dure dans la partie raide finale, on se demande si on aurait dû mettre les couteaux, mais c’est trop tard.

Et là, la chance avait décidé de nous faire un cadeau. De la grande crête à notre droite on voit descendre deux-trois chamois: leur vitesse sur la neige (malgré les pattes fines) tient du prodigieux. D’en haut on écoute crier: « Il y en a d’autres! ». Un moment après, un entier troupeau d’une vingtaine de chamois descend par le même parcours. La bouche ouverte je n’arrive à en filmer quelques uns que quand ils sont déjà loins. Mais il y en a encore trois qui descendent (et cette fois je les ai dans mon objectif), ils galopent vers nous, puis ils ne changent de trajectoire qu’à 10m de nous. Waaaohh! Un spectacle incroyable d’une fois dans la vie.

« Bon, on ne veut pas trainer trop ici non plus! » dit Thom, et on reprend la montée. On atteint le col, d’où une vue imprenable sur la Pointe Percée s’offre à nos yeux. Mais entretemps la montée est devenue descente, et on a envie de l’essayer! Après une petite traversée dans la partie la plus raide et dure, on se retrouve sur la pente orientée plus à N, avec une neige de coton qui massera nos chevilles jusqu’au retour au fond de la combe. On se retrouve tous les cinq, le soleil est haut dans le ciel et tiens, c’est l’heure du casse-croute!

Allégés les sacs de la nourriture, on repeaute et on monte en direction de la Tête d’Auferrand, mais il y a une menaçante corniche — et il est 13h — donc on reste à droite. On traverse une autre combe cachée (in)connue comme les « Ecandues », mot diatectal signifiant « petite vallée qui ne se voit pas de la vallée principale ». (J’ai appris cette perle de culture locale d’un collègue à moi, auteur de l’article correspondant sur C2C.) Cette belle traversée nous amène sur une crête d’où on profite d’une vue superbe sur les combes des Aravis. Ce qu’on appelle une vraie randonnée en ski! Il ne nous reste que de profiter de la 2è session de descente. Neige très agréable à skier malgré l’heure, et combe déserte — donc on peut se permettre même de dessiner des traces.

Avec un timing impeccable, on descend juste en bas du parking, où il y a… bah oui, un bar! Notre panaché sous le soleil du soir a le goût d’une journée magnifique.

Merci les chamois pour la rencontre rapprochée! Et surtout, **MERCI** Cédrik!

Diego

Catégorie: Ski de randonnée

3 commentaires

  1. Wahouuuuuu les chamois superbe! Merci pour la vidéo!

  2. c’est incroyable, il fallait y être pour le vivre

  3. Amies gauloises, amis gaulois,
    Il faut se rendre à l’évidence: c’est bien un italien qui produit les plus beaux comptes-rendus du Gums. Il y a là du vocabulaire, du style et que dire de la créativité !
    Bien sûr le fourbe doit puiser dans des références linguistiques voisines qui nous échappent et qui enrichissent formidablement ses récits.
    En plus il aime ça: merveille 🙂
    Quant à la vidéo sur ces Chamois au bord du déraillement elle est exceptionnelle. De plus on peut l’apprécier sans craindre pour leur santé car nous ne sommes plus en plein hiver et ils peuvent à nouveau trouver de quoi brouter. La même débauche d’énergie en pleine saison froide aurait pu être problématique…
    Enfin une spéciale pour Cédrik qui a rendu cela possible; belle récompense pour notre initiateur en herbe !

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