Raid dans le Stubaï(Autriche) 20 au 26 avril 2019

Publié le 4 mai 2019 par Alexandre F.

Sur une impulsion de l’Amiral, nous voilà embarqués du 20/4 au 26/4, dans l’aventure Stubaïenne. Moment d’exploration, de découverte et de partage, plongés au cœur de la montagne Autrichienne. Progression sur glacier, recherche d’itinéraires, passages en crampons, nuitées en refuges, etc. ont rythmés notre quotidien pendant près d’une semaine.

Notre destination : Les Alpes de Stubai ou Alpes breonies occidentales ou royaume des « Culs Trempés », massif des Alpes orientales centrales. Elles s’élèvent entre l’Autriche (Tyrol) et l’Italie (province de Bolzano), sur la rive droite de l’Ötztal, une vallée latérale de l’Inn au sud-ouest d’Innsbruck.

Voici les protagonistes de cette épopée fantastique :

Notre amiral : Alex

Notre caravane composée d’Amel, Ophé, Antoine, Xav et Dany Cool ainsi que de nos culs trempés en représentation : Claire et Ju.

D’autres personnages viendront enrichir cette distribution au fil des jours comme l’homme de pierre de nuit ou encore Miss Amburger 2019 au charme envoûtant. Mais ce qui se passe en montagne, ne restera pas en montagne. Ci-après le récit de nos aventures…

Claire

Dimanche 21

Première journée complète dans le Stubaï Autrichien! Après une bonne nuit dans notre confortable gîte, nous voilà partis en direction de la station de ski Stubaï Glacier à environ 1/2h de route du Gîte. Les remontées ouvrent à 8h30, nous serons prêts chaussures aux pieds et sac sur le dos vers 8h30, mais quel timing!
Forfait en poche nous prenons le téléphérique de Eisgrat. A l’Arrêt intermédiaire, nous nous demandons s’il fallait descendre, la réponse est non mais aurait dû être oui 🙂. On va dire que les œufs de pâques distribués à ce moment là nous ont perturbés ! Nous montons donc jusqu’au plus haut point de la station (3300m) puis après une petite descente, une petite remontée, une nouvelle petite redescente puis une nouvelle petite remontée, nous voilà au sommet du télésiège de Daunjoch prêts à coller les peaux pour avancer en direction du col du même nom.
Notre 1er objectif du jour: le Daunkopf (3225m) situé à droite de l’arrivée du télésiège. Nous chausserons les crampons au col puis atteindrons le sommet quelques minutes plus tard. Magnifique vue dégagée à 360° sur les sommets et glaciers environnants. Pause photo à la croix par une Alsacienne parlant super bien Français pour une Autrichienne 😉 puis redescente au col et récupération des skis en mode descente.
Nous rencontrons alors une première petite difficulté: une pente à 45/50° pour rejoindre le glacier de Sulztalferner en contrebas 😁 ahah eh bien on sort la corde pour faire office de main courante bien PRATIQUE pour descendre les uns après les autres dans un style plus ou moins détendu mais en sécurité! Arrivés sur le glacier, l’espace est tellement grand que l’on s’éparpille maladroitement! Alex rappelle les troupes à l’ordre et l’on se regroupe à nouveau pour se diriger vers notre 2ème objectif du jour: sommet hivernal Windacher Daunkogel (3103m). On chaussera les crampons une nouvelle fois pour les 50 derniers mètres, l’occasion pour moi de bien travailler les manips’ ! Nouvelle vue à dégagée à 360°, nouvelle pause photo, puis pause pique-nic au soleil à l’endroit où nous avons cramponné. Petit carré de chocolat Villars ❤️ puis redescente vers le refuge de Amberger Hutte.
Et quelle descente…De la croûte, de la croûte et enfin de la croûte! Une chute pour moi me vaudra l’attribution du compte rendu du jour #gênance. En effet, c’était le résultat d’une formule toute simple: « skis tout juste farté » + « là faut prendre de l’élan les gars« + »Aucune maîtrise des skis dans la croûte« =chute (seul moyen efficace pour s’arrêter 😂). La prudence était de mise jusqu’au refuge tant les conditions de neige étaient médiocres, transformation du grpe en club pioupiou: des longues traversées en diagonales, des conversions avales, du chasse neige et des pauses pour les cuissots!
Nous arriverons au refuge Amberger Hutte vers 16h, on s’installe dans les dortoirs ornés de magnifiques oreillers à carreaux rouges précautionneusement disposés, willkommen in den österreichischen Hütten, c’est le cœur! …Après une petite toilette à l’eau chaude bien PRATIQUE, place à l’apéro! Fin de l’histoire de la journée…😉
Amélie
Lundi 22

A la Amberger Hutte (2135m), le danger n’est pas seulement nocturne : une fois évitées les attaques de vampires statufiés,  la survie se poursuit au petit déjeuner. La peuplade teutonne possède en effet des coutumes étranges (comme s’aligner en file indienne devant la porte fermée de la salle du petit déjeuner, disposer le buffet dans un goulet étroit, ou encore peindre de couleurs vives ses oeufs durs) dont mon incompréhension n’a fait qu’alimenter le choc des civilisations …

Forts de nos provisions en charcuterie et autres produits rectangulaires, nous voilà prêts à remonter la rivière enneigée, à un rythme « papote », pensé spécialement pour favoriser la cohésion du groupe. Après cet échauffement relativement plat, la capitaine du jour ordonne le chaussage des couteaux afin de poursuivre la navigation dans une petite combe main droite (à l’ouest), après une revue minutieuse des diverses possibilités bien sûr. Après un petit plat (vers 2500m), un large passage entre les rochers (propice au pipi d’autrichien #nogênance) nous permet de faire face à un gros rognon rocheux. La non moins talentueuse deuxième capitaine du jour nous emmène dans la combe qui s’offre alors à notre droite, que nous remontons plein N. Le Kuhscheibenspitz (3180m) s’atteint dans un dernier effort sur la relique du glacier RoBkarferner. Après quelques pas sans les skis, quelle satisfaction de voir la Marmotte trotter sur la croix !

La descente s’effectue par le même chemin, en alternant les versants à l’ombre ou au soleil, et en cherchant plutôt les pentes O, car la neige est déjà un peu humide (notamment sur la fin). Cette descente, qui s’avèrera par la suite une des meilleures du séjour, se termine par un bientôt traditionnel exercice de skating pour atteindre la Hutte vers 14h.

37 trop longues minutes plus tard à la montre de Daniel, nous voilà en poste pour un picnic au soleil de la terrasse. A peine le temps de se laver (oui oui) que le repas nous appelle. Et oui, il est 18h !

Ophélia

Mardi 23

Aujourd’hui notre programme est de faire une traversée entre les deux refuges en passant un col/couloir : le bien nommé Schwarzenbergjoch (can you repeat please ?) ou son acolyte le Wildgratscharte.

Comme prévu, la météo est pas au top ce matin. Ça pourrait être pire (ils annonçaient de la neige) au final, c’est venté avec un peu de visibilité. Mais pour l’heure, on attaque par un gros petit déj (car on sait comment optimiser le buffet maintenant) et puis on se met en route. Adieu petite hutte du amburger, ton kaiserschmarren délicieux, tes multiples bières à la pression, ta guitare, ta serveuse tyrolienne, ton ambiance chaleureuse et … tes matelas en carton.

D’abord un long plat, puis on remonte dans la combe de gauche dans une pente plutôt douce. Puis on arrive au pied du fameux col de la montagne noire (ambiance terre du Mordor). Le mauvais temps est pas là, le couloir à remonter a l’air plutôt en bonne condition, et bien, c’est parti mon kiki ! Bon la trace est quand même bien fatigante à faire car la neige n’a pas beaucoup de consistance…ou peut être bien que les traceurs ont mangé trop de charcuterie et de knudel. Ou peut être que Sauron cherche à tester notre courage ?

Arrivés au col, la pente est douce de l’autre côté…mais la neige est pas ouf ouf. Tel Moïse en terre sainte, Julian part devant et fend les flots avec son split. Nous derrière on peine à casser la croûte, et quand on la casse…on se boîte facilement ! On retrouve les bienfaits du chasse-neige pour ne pas y laisser un genou.

Après des longues traversées pas très skiantes, un vent à décorner des gumistes, un long plat, nous voilà arrivés à la Franz Senn Hütte. Ambiance plutôt hôtel d’altitude très confort. On se jette sur les pique-niques, sur les bières (les spécialistes du groupe disent que la radler y est moins bonne que la veille) et sur les douceurs locales : Apfelstrudel et Kaiserschmarren. C’est bon d’être au chaud ! A peine le temps d’une sieste (ou d’une douche) et c’est l’heure de manger !

Antoine

mercredi 24

Après une bonne nuit et petit déj copieux à Franck Senn Hutte, nous voila parti à l’assault du plat autrichien (1h15 pour 150m de déniv…). Après cette interlude, les premières pentes sont prêtes à être foulées. Le premier constat est que la soufflante autrichienne qui s’est mise en route la veille ne semble pas vouloir s’arrêter hormis pour nous accorder de courts répits. Cela n’altère pas notre envie de faire un beau tour en passant par le col « Wilder Turm » pour rejoindre le sommet Wildes Hinterbergl.
La première partie de la montée est mise à profit pour l’apprentissage de la position du « boss » pour Amel puis c’est au tour de Dany de prendre le « lead ». jusqu’à la vision du premier objectif de la journée le col de « Wilder Turm ». Après un petit coup de mou d’Amel, nous décidons de faire deux groupes: le  premier groupe composé de l’Amiral, d’Ophé, de Toinou, de Claire et de moi-même fera le sommet et le second composé d’Amel, Ju et Dany s’arrêteront au col. Les 2 groupes devront se retrouver pour la descente. Et me voila propulsé en position de chien fou en tête du premier groupe. Oubliant de mettre le frein à main, je me rends compte rapidement que le rythme est un peu rapide. Après une légère décélération, nous voilà arrivés à 100m de déniv du col. Et là « horreur », un groupe d’au moins 15 teutons sont en train de prendre le soleil tranquillement. Ni une ni deux, je ré-enclenche l’option chien fou pour doubler cette division teutonne et s’éviter une rangée de culs et d’emmerdes dans le passage du col. La suée s’avère payante et nous les coiffons au poteau à l’attaque du col qui s’avère ludique avec ses petits passages de mixte et sa main courante.
Puis nous revoilà devant un semi-plat pour atteindre le « Wildes Hinterbergl ». Au sommet, petit selfie puis on file pour rejoindre nos camarades.
La descente est toujours agrémentée d’une qualité de neige de haut niveau qui ferait baver d’envie n’importe quel gumiste: Neige vibromassante, maxi-croute et Soupasse les bidasses! Malheureusement, un court passage à mi-pente nous permet de ressentir une sensation étrange et enivrante bien connue: une neige lisse portante plus ou moins décaillée!
Puis le petit tour se termine par le fameux plat de Franck senn Hutte avec son épreuve combinée de schuss et de skating!
Afin de compenser la perte de calorie de la journée, le repas du midi est complété selon les envies (cf. rubrique culinaire du séjour ^^).
Xavier

Jeudi 25

Dès le début de la nuit, le vent souffle fort, même très fort… Certains iront même jusqu’à dire que cela ressemblait aux fracas de vagues sur une coque de bateau en pleine tempête !!! Je pense que ce sont des hallucinations dues à une mystérieuse boisson rouge sans alcool…

Néanmoins, le vent était bien réel et présageait rien de bon pour le lendemain… Enfin, on verra bien !!!

Au petit matin, le vent était tombé dans le domaine du raisonnable et nous voilà partis vaillamment vers l’objectif du jour : le je-sais-plus-quel-col-avec-un-nom-imprononçable.

Départ 7h43 avec un timing bien serré à respecter. La montée est menée tambour battant par un des culs trempés de la bande. Merci l’amiral pour ce délicieux surnom ☺

Quelques bourrasques de vent viendront nous déstabiliser mais nous avons tenu bon !!! Objectif atteint à 11h pétante, on finit la montée à pied pour aller au point de vue permettant d’observer tous les trajets faits les 2 journées précédentes. Maintenant, place à la descente et à l’inverse des jours précédents, ce ne fut pas tant pire !!!! Le début était béton armé, le milieu dur mais portant et la fin en mode soupelette. A peine rentré au refuge, on récupère nos affaires, on avale un morceau et c’est reparti pour tenir ce fameux timing !!! Et oui, il faut qu’on soit dans la vallée à temps pour récupérer le taxi et remonter chercher notre carrosse. Feu flamme, c’est parti pour 2h de descente alternant ski et marche. Le premier camp de fortune est planté à Seduck à 14h30, soit 30 min avant l’heure de récupération. Contrat rempli !!!

Retour à Mutterbergalm (point de départ) pour l’installation du camp de fortune suprême, passage obligatoire pour toute fin de raid en ski…

On déguste quelques Dragibus lors de la récupération et du chargement du fourgon puis direction le bar pour fêter la fin du périple. Le soir, on prend la « gumsaillère » pour aller découvrir la ville d’Innsbruck et goûter pléthores de plats locaux : voir la partie gastronomique de ce CR… Bien sûr, on arrose encore la fin de notre boucle à grand coup de Weissbier, puis au détour de la visite nocturne, on tombe sur une petite brasserie locale. Ce qui devait arriver arriva, on est encore allé fêter la fin du raid !!! Pas facile quand même… ☺

Julian

Gastronomie:

Peut on parler de gastronomie quand on part faire un raid à ski de rando ,qu’on loge en refuges entre 2 et 3000 m d’altitude ? Oui  si l’on va dans le Stubaï en Autriche !Commençons par le p’tit déj. #gourance ! Parlons plutôt de gros déj. =charcuterie,fromage,céréales,brioche,salade de fruits,œufs,yaourt,pain grillé,kfé très correct,etc … le tout à volonté. De quoi stocker pour tenir jusqu’au goûter ,qui se prend au retour du ski :Apfelsrudel,Kaisershmaren(sorte de pâte à beignet/omelette pôelée servie avec compote et confiture),Linzer tort . Mais comme tout ça colle un peu aux gencives ,le match Wiesbier versus Radler est annoncé .Ce sera match nul ! N’oublions pas l’Apfelsaft mit wasser mit gas ,voire le Johanbersaft pour nos charmantes skieuses .A peine le temps d’un brin de toilettes et/où d’une petite sieste et c’est déjà l’heure de l’apéro .Et c’est important l’heure de l’apéro !!

Passons maintenant au plat de résistance,le repas du soir :potage,buffet de crudités,viande ou poisson,kartofel ,choux ou bien spaghetti bolognèse (qu’on ne coupe pas ),knodel,spatzel ,le tout servi copieusement à l’assiette ,et pour finir un petit dessert . Seul HIC :l’heure du repas =18h00 ,comme à l’hôpital …Après un RIC ,nous tentons une adroite fourberie qui nous permettra de décaler le début du repas à 18h25 .France :1 -Autriche :0 .

Nous terminerons notre séjour par un  excellent repas autrichien dans la vielle ville d’Innsbruck.

Daniel

5 jours de randos au pays des culs trempés:

Cher lecteur, tu l’auras compris nous ne fûmes pas malheureux pendant ce séjour. La météo fut excellente pendant 2 jours puis correcte les 3 autres jours. Un ciel parfois juste au dessus de nos têtes et un vent soutenu qui ne nous ont jamais gênés. Le bémol sera sur la qualité du ski. On sent que l’on est en pays germain, si chaque repas amène sa dose de choux , chaque descente apporte sa dose de croûte…

Le massif tint ses promesses. Des vallées interminables, des grands plateaux glaciaires, des passages un peu techniques chaque jour. De nombreux itinéraires et options. Bref de la haute montagne comme on l’aime.

La spécificité majeure du coin est la concentration étonnante de culs trempés. Mais peut-être te demandes tu ce qu’est un cul trempé? Il s’agit de bipèdes décidant volontairement d’accrocher leurs 2 pieds sur la même planche en phase de descente. A chaque arrêt, l’équilibre précaire provoqué par leur appui unique amène le même résultat, ils finissent le postérieur dans la neige et en peu de temps le cul trempé.

L’état d’esprit et l’ambiance ont été excellents. Nous avons eu ce que l’on vient chercher dans un raid: découvrir un massif, randonner, passer du temps en montagne, s’évader, progresser, se dépasser, s’investir pour le collectif, passer du temps entre copains, vivre une belle aventure, bien se marrer bref se faire plaisir!

Fin de l’histoire

l’amiral

 

Catégorie: Nos dernières sorties, Ski de randonnée

2 commentaires

  1. Superbe raid ! Merci pour ces beaux textes ! ( Dommage que les photos soient si petites et impossibles à enchaîner sans retourner sur l article)

  2. Avant dernière photo, c’ est vrai que la serveuse est canon !!

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En ski de rando, on se fait rarement une ampoule dans l'dos (Bert. C)