Publié le 1 mai 2013 par Stéphanie L.

Compte-rendu collégial, … comme ce raid.

Raid en Ski de randonnée dans le Tessin :

– sur une idée originale de Jacques,

– grâce à l’organisation sans faille de Daniel,

– et avec une bonne humeur collective

Les heureux participants : Jacques S, Daniel M, Bertrand C, Bruno C, Xavier W, Stéphanie L

Journée 1 :

Départ à 7h pétante d’Annecy, sous une pluie battante … on y croit. Les dernières prévisions météo ne sont pas si pessimistes que ça : la consultation des 36 sites météo nous indiquent que le Tessin est en limite entre les perturbations qui remontent du sud, et un anticyclone qui tente de s’imposer plus au nord. Nous croisons les doigts, et en route ! Nous passerons par Chamonix, et Col des Montets : on passe tout juste … pendant que d’autres chainent, ou s’essaient à la remontée du col en marche arrière … la neige est bien là.

Ambiance humide et neigeuse en arrivant sur le lieu de départ.

Mais le brouillard ne nous fait pas peur. On en a vu d’autres…et on en verra d’autres le dernier jour du raid (n’en écrivons pas plus pour l’instant) ! Lecture de carte, azimuth, concertation, courbe de niveau: nous voilà à destination. On tombe tout juste dessus (y sont trop forts ces Gumistes !!)

Au refuge Binntalhütte il y a de la bière pression… en canette. Elle jaillit avec un tel entrain que nous avons du mal à la suivre. Nous célébrons dignement les deux grandes annonces de la journée: il y a parmi nous un futur papa et un futur papy !

La Binntalhütte c’est du refuge à l’ancienne ; il est quasi plein. Il est gardé par un groupe de fringants retraités du CAS (ils se relaient pour garder le refuge alternativement et le gérer). Ils nous annoncent du vent de nord pour demain … qui devrait donc évacuer la purée de pois.

Journée 2 :

Le lendemain au réveil : le premier réflexe est d’aller se coller aux fenêtres pour scruter la météo …. mais le paysage reste désespérement blanc … jour blanc, et avec du vent.

Nous prenons le temps de petit-déjeuner, puis de s’habiller chaudement et de rentrer des points GPS dans l’appareil..

En sortant du refuge la magie opère : le brouillard se lève (pas de GPS aujourd’hui), et ce sont 6 Gumistes heureux qui quittent le refuge skis aux pieds. Les anciens du CAS avaient bien vus.

La neige est bonne à la descente. Nous sommes sur un glacier. De l’Ofenhorn nous ne verrons pas le sommet par crainte d’une grosse plaque à vent…. Mais du Rifugio Mores (Morales pour les hispanisants), nous verrons bien les digestifs – nombreux et variés !

Entre les deux nous avons traversé sur 2km un lac de barrage gelé et enneigé. Une expérience particulière.

Nous serons peu nombreux au refuge Mores : nous 6 et 4 autres personnes. Nous apprécions la proximité du poële et le cerf/polinte et le tiramisu!! Les ventres sont bien tendus, et les digestifs diffusent une douce chaleur.

Journée 3 :

Une GROSSE journée avec plus de 1400 m de dénivelé et des descentes qui montent… bref nous passerons 10h sur les skis, sans trop de pause. Sic ! Sans compter le vent au Blinnenhorn (3374m), la séance de rempeautage improvisé pour cinq d’entre nous – papy Daniel ayant habilement géré ses peaux, un couloir avec une belle pente au départ ouvert par Jacques et une séance de ski de fond-fond-fond.

L’arrivée au refuge se méritera au prix d’un dernier gros effort : nous sommes dans un fond de vallée et une remontée de 300 m nous attend.

Au Rifugio Maria Luisa (où nous sommes seuls avec les gardiens), nous apprenons que le refuge Cristalina ne sera finalement pas gardé (!) – il parait qu’on sera les seuls donc les gardiens ne monteront pas … ça peut se comprendre ils ont 4h de montée de leur coté. Avec courage, sang froid et cette détermination qui caractérise notre groupe d’aventuriers des cîmes nous élaborons une stratégie alternative.

Journée 4 :

Nous quittons l’Italie pour la Suisse au Kastellücke où, pour la première fois nous passons un col sans vent. Une traversée de glacier en plein soleil nous amène au pied du Basodino (3272m), le sommet du jour. Seuls Bertrand et Bruno iront au sommet par une voie alternative à la “normale”, profitant de cette occasion unique de sortir crampons, piolets et corde. Les autres profiterons en attendant du beau panorama ambiant.

La descente dans une excellente neige sur le glacier nous permet de rejoindre le refuge.

Au rifugio Basodino, séance bricolage et essais divers sur le ski troué de Daniel (il avait tenté le jour même de se battre avec un rocher mais c’est le rocher qui a gagné). Nous respecterons le serment d’Hippocrate: “primum non nocere”, avant tout ne pas nuire !

Journée 5 :

La journée commence fraichement par un vallon encaissé dans lequel s’engouffre un vent bien froid. Nous sommes sensés marcher sur une route, mais le vent a transporté tellement de neige que, parfois, elle disparait totalement dans la pente – nous en sommes quitte pour une scéance couteaux (enlevés – remis – enlevés – remis – enlevés ….). Nous devons d’ailleurs éviter le tunnel d’une trentaine de mètres annoncé sur le topo car l’entrée est complètement obstruée. Arrivée chaudière au refuge Cristalina. Nous sommes tous choqués par Bruno(1) qui se met tout nu dans la neige pour se laver façon peeling glacé. Quelle honte ! Aucune pudeur.

Le refuge est tout neuf, immense, très confortable et pour nous tout seul !

Le groupe renonce d’un commun accord au sommet prévu au programme. L’accès au Cristalina est tout tracé et nous sommes devenus exigeants… Suite à cette décision, une période “quartier libre” s’ouvre: lecture, séance nettoyage (bienvenue….), sieste, bière …

Puis Papy Daniel nous concocte un super repas, chacun ayant porté depuis le refuge Basodino qui 2kg de pâtes, qui 1 kg de boeuf congelé (ou du cheval?…). Certains font une razzia sur le chocolat en libre service (courant dans les refuges suisse – chacun prend une conso et la paie).

(1) Note du traducteur : Dans certains coins reculés de la Suisse, “Bertrand” se prononce “Bruno”. À ce moment du récit il y a donc 2 Bruno, le type sérieux qui a fait la trace, ouvert le refuge, mis le chauffage, etc… et l’autre, qui fait ses ablutions dans la neige.

Journée 6 :

Le brouillard ne nous fait toujours pas peur, mais le début de la balade donne lieu à une belle session de jardinage. Nous vivons un grand moment lorsque, comme dans les films ou les BD, nous trouvons des traces qui s’avèrent être les nôtres laissées 20 mn auparavant ! Finalement nous trouvons le col (1h30 pour 150m de dénivelée), et poursuivons une journée où ni la météo ni la neige ne nous serons très favorables. Nous testerons pour vous les conversions avales avec peaux et couteaux, le tout dans du raide (trop bon !!! … hummmf …)

Les prévisions météo et notre passage à proximité d’une route désservie par les cars postaux suisses achèvent de nous décider à abréger notre périple d’une journée. Le retour à notre case départ s’effectue en train depuis Airolo ; la portion qui redescend la vallée du Rhône est desservie par un train à voie métrique et à crémaillère. Nous sommes bien en Suisse !

Arrivés en gare de Fiesch, nous envoyons nos représentants récupérateurs de voitures les plus respectables, Stéphanie et Daniel, pour une séance de bus mais surtout de stop. Mais arrivés à Binn, point d’auto, zéro trafic. Seuls au milieu de la pampa ils en seront quitte pour une demi-heure de marche à pieds en grosses chaussures. Pendant ce temps les autres (décidément peu respectables) compatissent autour d’une bière.

Belle conclusion gastronomique au restaurant “Z’matt” à Bitsch.

En conclusion de la conclusion :

– 5500 m de dénivelé positif (un peu moins PLUS pour Stéph et Daniel –> oui mais CAR eux ils sont allés chercher la voiture à pied et ça a rajouté du deniv et une bonne scéance de marche à pied sur bitune avec les pompes de ski !! ET TOC !),

– environ 65 km de distance,

– une très bonne ambiance de groupe,

– merci les traceurs : notre groupe a tracé 90% du temps

– une excellente mise en pratique en conditions réelles : orientation, GPS, boussole, tangente à la courbe, erreur volontaire;

A vos idées pour le printemps 2014

Et Welcome!

Catégorie: Ski de randonnée